En 1932, Rose Valland entre comme attachée bénévole au musée du Jeu de Paume. Situé aux avant-gardes de l’art contemporain, le musée multiplie les expositions et acquiert dans ces années trente, marquées par les initiatives du Front populaire, une notoriété certaine.

    La France, dès 1936, se prépare à la guerre et le monde des musées, sous l’impulsion du ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-arts, Jean Zay, dresse un plan de protection des œuvres d’art.

    Son exécution spectaculaire sera orchestrée par Jacques Jaujard, futur directeur des musées nationaux, homme d’expérience, qui avait activement participé au plan de sauvetage des œuvres du Prado lors de la guerre civile espagnole.

    Des listes de châteaux, monastères ou abbayes pouvant accueillir les collections publiques sont dressées, des plans d’évacuation, des itinéraires sont définis.

    On prévoit d’accueillir certaines grandes collections privées dans les lieux de refuge des collections nationales. Le départ du premier convoi d’œuvres du Louvre a lieu en septembre 1938, un an plus tard, grâce à une incroyable logistique, une quarantaine de camions quittent Paris.

    Depuis le musée du Jeu de Paume, Rose Valland, comme des centaines d’hommes et de femmes, participe à cette entreprise.