L’espionne du
    Jeu de Paume

    Lorsque Adolf Hitler décidait de réaliser « le plus grand musée du monde » à Linz, il ignorait que les rouages de sa machine infernale seraient grippés un jour par un grain de sable nommé Rose Valland.

    1995 : 1ere fois que j’entends le nom de Rose Valland.

    2025 : trente ans pour qu’enfin le but fixé par l’Association « La Mémoire de Rose Valland » soit atteint : promouvoir l’action de Rose Valland et la sortir de l’ombre. Après 4 ans de recherches tous azimuts en France et en Amérique et de très nombreux documents inédits, Michelle Young nous permet enfin de donner vie à Rose Valland et de découvrir le rôle important tenu par sa compagne Joyce Heer, pendant 50 ans de vie commune.

    Un grand merci à Nanou Depraz, Maurice Galliard, Camille Garapont et Frédéric Destremau, aujourd’hui tous disparus, mais qui m’ont permis de découvrir ce personnage hors du commun.

    Que de belles rencontres m’ont été données de faire et de m’accompagner : Emmanuelle Polack, docteure en Histoire de l’art, et référente de l’association depuis 25 ans ; soutien indéfectible, la famille, Christine Vernay ; enfin mes amies Bénédicte Delfaut, Valérie Raphaël-Foussier.

    Un clin d’œil à Auriel et Andy Heer, Olivier Cogne, Alice Buffet, Franca Pellizzari, Augustin et Luc.

    Livre The Art Spy: The Extraordinary Untold Tale of WWII Resistance Hero Rose Valland

    The Art Spy : The Extraordinary Untold Tale of WWII Résistance Hero Rose Valland.

    Version Anglaise, Version Française prévue...

    Bonne lecture.

    presidente rose valland

     

    Louvre éditions & Gulf stream vous présentent

    Couv Rose Valland NE

    Ecrit par Emmanuelle Polack


    Un album-documentaire en coédition
    avec le musée du Louvre,
    avec une préface
    signée Laurence des Cars,
    Présidente-Directrice du musée du Louvre.


    Réédition de Rose Valland, l'espionne du Jeu de Paume (2009)
    dans un nouveau format : une nouvelle couverture,
    une maquette intérieure modernisée,
    un texte adapté à un jeune lectorat,
    et un cahier documentaire
    sur la restitution
    des œuvres.

    Sur une photographie prise au musée du Jeu de Paume en 1934, Rose Valland (1898-1980) apparaît, droite comme un point d’exclamation posé là par hasard, dans une austère tenue noire dont la jupe atteint les chevilles.
    Avec son allure figée, ses lunettes finement cerclées, ses cheveux strictement tirés en arrière, sa silhouette semble d’autant plus modeste et fragile qu’elle se trouve à proximité d’une monumentale statue du sculpteur argentin José Fioravanti. Elle fait irrésistiblement penser à Pauline Carton campant Madame Muscat dans Bonne chance, un film que Sacha Guitry devait tourner au même moment. Une Pauline Carton bien austère toutefois.

    C’est cette même femme, attachée de conservation qui, dès mars 1941, jouera un rôle capital en s’improvisant espionne dans cet établissement voisin du Louvre devenu, à l’initiative de l’occupant nazi, la plaque tournante d’un ahurissant trafic d’œuvres d’art, pour la plupart confisquées à des collectionneurs et des galeristes juifs et francs-maçons.

    Les rapports et les notes que Rose Valland adressa au directeur des Musées nationaux Jacques Jaujard – 172 feuillets inédits – sont importants à plus d’un titre. Ils témoignent d’abord de l’institutionnalisation, via un organisme directement rattaché à Adolf Hitler, l’Einsatzstab Reichleiter Rosenberg für die bestzten Gebeite (E.R.R.), du pillage des œuvres d’art dans les pays occupés, notamment en France et dans le Benelux. Ils dressent ensuite des listes, hélas non exhaustives, d’œuvres spoliées, souvent identifiées. Ils indiquent en outre leurs destinations outre-Rhin, une démarche qui facilitera grandement, après la guerre, la récupération d’une partie d’entre elles.

    Enfin, ils apportent des informations sur les curieuses pratiques qui sévissaient à l’E.R.R., lieu d’intrigues de palais, de conflit d’intérêts – la concurrence entre l’enrichissement des musées du Reich voulu par Hitler et celui de la collection personnelle d’Hermann Goering qui se rendit 21 fois sur place pour faire son marché en offre un exemple – ou théâtre de simple rapine. Car, dans l’entrepôt au stock constamment renouvelé que constituait le Jeu de Paume, des objets disparaissaient, parfois volés par des soldats, parfois empaquetés pour la femme du directeur allemand, comme ces meubles, fourrures et argenterie signalés dans une note du 25 septembre 1943. Il est piquant de voir ainsi les représentants de la « race des seigneurs » s’approprier les petites cuillers en catimini, comme des truands sans envergure, au beau milieu des tableaux de Braque, de Picasso, de Courbet, de Renoir.

    Patiemment, discrètement, écoutant aux portes, fouillant les poubelles, Rose Valland consignait tous les détails qu’elle jugeait utiles, conversations, bruits de couloir, circulaires, incidents, actes de vandalisme. Elle croquait aussi sur le vif, et non sans ironie, le portrait des responsables nazis, de leurs visiteurs; elle notait des adresses, faisait part, tour à tour, de ses espoirs, de ses indignations. Autant d’informations factuelles et précises qui renseignent les historiens de l’art sur les spoliations perpétrées durant toute l’occupation et témoignent de la qualité des services que cette héroïne de l’ombre, tenace, peu commode et surtout trop vite oubliée, rendit à son pays. Rose Valland publia en 1961, "Le Front de l’art" (Plon) qui fut réédité en 1997 et en 2014 par les éditions de la Réunion des musées nationaux, et demeure aujourd’hui encore disponible.


    Illustration : Rose Valland, Musée du Jeu de Paume, 1934, photo D.R.

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    L'association

    La Mémoire de Rose Valland
    Place Rose Valland
    38590 St Étienne de St Geoirs
    N°SIREN 805269503

    "Rose Valland" est une marque déposée à l'INPI sous le n° 11 3 798 777 pour les classes de produits ou services n° 11, 16, 30, 35 et 41.
    La gestion de l’histoire de Rose Valland se fait en concertation avec la légataire Camille Garapont, dépositaire du droit à l'image (photos de famille)